Covid-19: comment la SID entend soutenir le secteur privé africain

Covid-19: comment la SID (groupe Banque islamique de développement) entend soutenir le secteur privé africain

Face à la crise actuelle, la branche privée de l’institution islamique cible en particulier la finance, l’agriculture et la santé. Les acteurs bancaires du continent serviront d’intermédiaires privilégiés.

« Fin mars, nous avons décidé de la mise en place d’un fonds d’urgence de 250 millions $ », rappelle Ayman Sejiny, CEO de la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), joint à Jeddah par Jeune Afrique Business+. La somme fait partie d’un programme plus conséquent de la part de la Banque islamique de développement (BID), sa maison mère, qui prévoit 730 millions $ pour les secteurs privé et public de ses 57 pays membres.

Même si la part allouée au continent n’est pas encore précisée, Ayman Sejiny précise que les fonds «seront surtout adressés à leurs banques clientes dans les pays africains», principalement en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest. « Nous préférons intervenir ainsi vis-à-vis des PME. Ces banques ont une fine connaissance du terrain et au vu de notre politique d’investissement – avec des prises de participation souvent majoritaires –, nos intérêts respectifs sont alignés », explique Sejiny. Outre des prêts et des facilités de financement, des montées au capital de ces établissements bancaires seront entreprises si besoin. Parmi les 42 institutions financières de son portefeuille africain, la SID compte notamment la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC), Tamweel Africa HoldingAfriland Cameroun ou encore Al-Akhdar Bank au Maroc.

Par l’intermédiaire du milieu bancaire, la SID cible en priorité l’agriculture, de l’énergie et de la santé. «Nous voulons appuyer les entreprises qui participent à l’effort de lutte contre l’épidémie» poursuit le dirigeant, citant en exemple des centres de santé, sans donner de noms spécifiques.

Jeune Afrique Business+ apprend également que depuis le début de la crise, le président de la BID, Bandar Hajjar, conduit plusieurs réunions par semaine autour d’une task force composée des CEO de chaque entité du groupe que sont la SID, l’Institut islamique de recherche et de formation (IIRF), la Société islamique d’assurance des investissements et des crédits à l’exportation (SIACE), la Société internationale islamique de financement du commerce (SIFC) et enfin la Fondation mondiale du waqf. 

Pour 2018, dernières données annuelles disponibles, le capital de la SID dépassait les 3 milliards $ et l’établissement avait soutenu 10 projets africains pour un montant total de 330 millions $, soit 67% des frais engagés sur l’année entière.